Le Comité Politique Monétaire de la Banque centrale guinéenne a tenu ce vendredi 12 janvier 2024, sa 12ème réunion et a première de l’année 2024. Après avoir examiné la santé économique du pays, dont le taux d’inflation est de l’ordre de 8% en glissement annuel à la fin de l’année 2023, le comité a décidé de maintenir le taux directeur à 11 %. Il faut noter que le coefficient des réserves obligatoires reste également maintenu à 13 %.
Sur le plan national, le Comité a relevé que l’activité économique au cours du troisième trimestre 2023 est modérée, l’amélioration du solde externe contrebalançant la baisse de la demande intérieure. Ainsi, en glissement annuel, l’indice national harmonisé des prix à la consommation a progressé de 4,8 % en septembre 2023 contre 5,8 % en juin 2023. De même, souligne le comité, l’inflation sous-jacente, qui exclut les éléments les plus volatiles comme l’alimentaire et l’énergie, a reflué de manière homogène sur tout le territoire, passant de 4,7 % en juin 2023 à 2,4 % en septembre 2023 sur une année glissante. Au niveau monétaire, la BCRG a surtout cherché à éviter de raviver les pressions inflationnistes. Cela s’est traduit par une vigilance accrue sur l’évolution de la masse monétaire (à GNF 48 044,9 milliards fin septembre 2023, en progression de 9,6 % contre 21,6 % au deuxième trimestre 2023 et 24,1 % au premier trimestre 2023) et de la base monétaire (à GNF 17 806,8 milliards à fin septembre 2023, en hausse de 5,4 % sur une année glissante). Sur la même lancée, la liquidité globale du système bancaire a enregistré une contraction de 6,7 %, en glissement annuel, et de 22,9 % par rapport à juin 2023, en lien avec les souscriptions des banques aux Obligations d’État en septembre 2023. Tandisque sur le marché des changes, la baisse de l’aversion pour le risque a profité au franc guinéen, ce qui a porté son appréciation contre le billet vert à 1,3 % par rapport à la même période en 2022. D’autres facteurs comme le renforcement des réserves de change et le nivellement quotidien des positions de change des banques peuvent aussi expliquer cette embellie contre le dollar américain.
De plus, les principaux soldes budgétaires se sont améliorés sous l’effet d’un recul plus prononcé des dépenses publiques. Le comité note ainsi une amélioration du solde brut de gestion, dons inclus, ressorti en excédent pour le deuxième trimestre d’affilé à GNF 1 225,9 milliards au troisième trimestre 2023, après GNF 2 724,0 milliards au trimestre précédent. De même, le solde primaire s’est nettement amélioré, passant d’un excédent de GNF 248,5 milliards à un excédent de GNF 665,8 milliards sur la période. C’est pour la stabilité économique du pays que la décision a été prise.