La Banque africaine de développement (BAD) dans la dernière édition de son rapport sur les « Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique » classe le Niger parmi les pays à forte croissance économique en 2024 en Afrique. Selon les prévisions de l’institution, le pays affichera cette année une croissance de 11,2%. Il devancera le Sénégal (8,2 %), la Libye (7,9 %), le Rwanda (7,2 %) et la Côte d’Ivoire (6,8 %). L’annonce intervient alors que le pays est censé démarrer cette année ses exportations de pétrole via l’oléoduc Bénin-Niger, qui doit lui permettre d’utiliser le port béninois de Sèmè pour vendre son or noir. Mis en service en novembre dernier, alors que le pays fait face à des sanctions après le coup d’Etat qui a renversé Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023, l’ouvrage qui vise à exploiter les ressources pétrolières d’Agadem a coûté aux deux pays un investissement d’environ 4,5 milliards de dollars. L’installation devrait permettre au pays d’exporter sa production d’or noir qui devrait atteindre à terme 110 000 b/j, contre 20 000 b/j actuellement. Les prévisions de la BAD représentent près du triple des estimations de croissance de l’institution pour le pays en 2023 (4,3%). Elles correspondent aux prévisions des autorités nigériennes (11,3%) comme indiqué dans la Loi de finances gestion 2024, qui se base également sur l’hypothèse d’une levée « progressive des sanctions imposées par la CEDEAO et l’UEMOA, l’embellie du commerce mondial et le raffermissement des cours des produits de base », ainsi que l’amélioration de la situation sécuritaire. Rappelons que d’après la BAD, l’Afrique comptera, en 2024, onze des vingt pays ayant la croissance économique la plus forte au monde. En dehors des cinq premiers pays cités plus haut, l’Éthiopie (6,7 %), le Bénin (6,4 %), Djibouti (6,2 %), la Tanzanie (6,1 %), le Togo (6 %), et l’Ouganda (6 %) complètent la liste. Selon le document de publication semestrielle de la BAD au premier et au troisième trimestre de chaque année et complète les «Perspectives économiques en Afrique» (PEA), qui sont axées sur les questions de politique émergentes clés, pertinentes pour le développement du continent, « la croissance du produit intérieur brut (PIB) réel du continent devrait s’établir en moyenne à 3,8 % cette année et 4,2 % en 2025. Ces chiffres sont supérieurs aux moyennes mondiales estimées à 2,9 % et 3,2 %», souligne le rapport qui identifie l’Afrique comme la deuxième région affichant la croissance la plus forte après l’Asie.