(Economia24)-Les tensions commerciales mondiales s’exacerbent et l’ONU Commerce et Développement (CNUCED) tire la sonnette d’alarme. Dans une déclaration en date du 04 avril, l’organisation appelle les puissances économiques à privilégier le dialogue pour réformer un système obsolète sans marginaliser les pays les plus fragiles. Face à la recrudescence des tensions commerciales entre grandes puissances, l’ONU Commerce et Développement (CNUCED) alerte sur les conséquences d’un système commercial de plus en plus instable, notamment pour les économies pauvres et vulnérables. Au regard des nouvelles mesures tarifaires portées par certaines grandes économies, les Etats Unies principalement, Onu Commerce craint une contraction des échanges et de l’investissement à l’échelle mondiale. Pour l’institution, il est urgent d’éviter aux pays en développement de payer le prix fort d’une situation dont ils ne sont en rien responsables. « Cette situation nuit aux personnes vulnérables et aux pauvres », avertit Rebeca Grynspan, secrétaire générale de la CNUCED. Pour la patronne de la Cnuced, « le commerce ne doit pas devenir une nouvelle source d’instabilité », mais continuer à servir le développement. Dans cette configuration, les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement sont les plus exposés. Bien que leur contribution au déficit commercial des grandes puissances soit marginale, respectivement 1,6 % et 0,4 % pour les États-Unis, ils subissent de plein fouet les politiques protectionnistes. Le paradoxe, souligne Onu Commerce, est que ces économies, parmi les plus précaires, se voient appliquer des mesures punitives qui ne contribueront ni à résorber les déséquilibres ni à générer des revenus significatifs. Pour la CNUCED, le constat s’accompagne d’une proposition évidente : il est temps de réformer les règles du commerce mondial, mais sans écarter ceux qui n’en sont pas les instigateurs. « L’heure est à la coopération et non à l’escalade », insiste Rebeca Grynspan. Le dialogue, et non l’affrontement, soutient-elle, doit guider cette transformation. Le climat d’incertitude généré par ces tensions freine déjà les dynamiques de croissance et d’investissement. Dans une économie mondiale ralentie, lourdement endettée et instable, l’augmentation des droits de douane n’aura pour effet que d’accentuer les vulnérabilités. Et ce sont, une fois encore, ceux qui ont le moins de moyens pour faire face aux chocs qui paieront le plus lourd tribut. Pour éviter donc une remise en cause des progrès obtenus en matière d’inclusion commerciale et de développement, la CNUCED appelle donc les décideurs internationaux à reconsidérer les mesures tarifaires appliquées aux pays en développement.
