Eustache KOTINGAN du CNP-Bénin : « Nous sommes disponibles à accueillir toutes les entreprises »
- juin 19, 2025
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Par Economia24
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La 6ème édition de la mission économique et commerciale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) s’est tenue du 17 au 19 juin 2025 à Cotonou. L’événement a rassemblé de nombreuses personnalités du monde économique et entrepreneurial à travers des panels et conférences de haut niveau. Parmi les figures marquantes de cette mission, M. Eustache KOTINGAN, président du Conseil national du Patronat du Bénin (CNP-Bénin), a pris part aux échanges. À l’issue de son intervention, il a accordé un entretien à Economia24.
Economia24 : Quelle est la place des jeunes entreprises au sein du CNP-Bénin ?
Eustache KOTINGAN: En tant que président du Patronat, je tiens à souligner que nous faisons beaucoup d’efforts pour attirer les jeunes PME. Il est souvent reproché au Patronat de ne représenter que les « grosses boîtes » déjà bien établies. Or, nous voulons créer une synergie entre les jeunes entreprises et les plus expérimentées pour progresser ensemble.
Qu’attendez-vous concrètement de cette mission économique et commerciale de l’OIF ?
C’est très simple. Plus il y a d’entreprises qui s’installent au Bénin, plus cela enrichit notre écosystème entrepreneurial et, par ricochet, le nombre de membres du Patronat. Aujourd’hui, nous regroupons plus de 500 entreprises. Nous espérons qu’à travers ce forum, nous pourrons en accueillir une centaine de plus, dont une cinquantaine qui, nous l’espérons, rejoindront le Patronat.
Avec l’évolution positive de l’écosystème entrepreneurial béninois, le Patronat a-t-il prévu un plan d’accompagnement pour les entreprises participantes ?
Oui, dans une certaine mesure. Le gouvernement actuel fait déjà beaucoup à travers des structures comme l’ADPME et l’APIEx, avec des dispositifs tels que le guichet unique pour la création d’entreprise. Ces structures facilitent l’installation des entreprises à moindres coûts. De notre côté, une fois les entreprises créées, nous les accompagnons dans leur fonctionnement. Nous travaillons en synergie avec les institutions publiques comme la SIPI et l’APIEx pour les soutenir. Notre mission est de garantir leur prospérité, d’anticiper ou de gérer les baisses éventuelles de performance, et d’alerter les autorités si nécessaire.
Quel message souhaitez-vous adresser aux entreprises participantes à cette mission ?
Je voudrais dire aux jeunes entreprises que le Patronat est ouvert à tous. Il n’est pas réservé uniquement à ceux qui ont déjà réussi. Il est aussi fait pour ceux qui débutent. Rejoindre le Patronat, c’est accéder à un réseau d’expériences et bénéficier de conseils précieux pour mieux avancer.
Nous avons tous commencé petit. Certains d’entre nous faisaient même du commerce transfrontalier informel avec le Nigeria. C’est à force de persévérance et d’apprentissage que nous avons pu structurer nos entreprises.
Je suis personnellement disponible pour recevoir, écouter et orienter les jeunes entrepreneurs. Beaucoup me contactent et je prends le temps de les recevoir. Je suis un chef d’entreprise, j’ai eu la chance d’évoluer dans plusieurs secteurs, sauf peut-être les start-up technologiques ou l’industrie culturelle que je maîtrise moins. Mais pour ce qui est des secteurs classiques, je suis toujours là.
Je conseille aux jeunes de ne pas avoir peur de parler de leurs difficultés. L’entreprise est une entité vivante : elle connaît des hauts et des bas. Il faut éviter la facilité. Beaucoup pensent que l’entrepreneuriat commence par des millions ; non. Il faut une méthode, de la rigueur, et savoir s’adapter. L’entrepreneur est constamment confronté à des défis.
Entretien réalisé par Julien AGBEZOUNHLON