A quelques jours de l’investiture du président Trump à la maison blanche notamment le 20 janvier 2025, la Réserve fédérale américaine (Fed) a abaissé mercredi 18 décembre dernier pour la troisième fois consécutive ses taux directeurs, les plaçant entre 4,25 % et 4,50 %. Cette décision, attendue par les marchés, a suscité des dissensions au sein du Comité de politique monétaire (FOMC) et des interrogations chez les analystes selon 20 Minutes. Beth Hammack, membre du FOMC, a voté contre cette nouvelle baisse, tandis que certains analystes critiquent cette décision, pointant une récente remontée de l’inflation. Bien que celle-ci ait ralenti ces deux dernières années, l’indice PCE reste à 2,5 % pour 2025, selon les prévisions de la Fed, et un retour à la cible de 2 % n’est attendu qu’en 2026. Malgré ces défis, Jerome Powell, président de la Fed, a indiqué que l’institution se rapprochait de son « taux neutre ». La Fed prévoit désormais deux baisses supplémentaires en 2025.
Réactions économiques et prévisions
Les marchés financiers ont mal accueilli ces annonces, entraînant une forte baisse des indices boursiers : le Dow Jones a perdu 2,58 %, le Nasdaq 3,56 %, et le S & P 500 2,95 %. Par ailleurs, la Fed a révisé à la hausse ses prévisions de croissance pour 2025 à 2,1 % et maintient un faible taux de chômage autour de 4,3 %, malgré l’inflation persistante. Mais les perspectives économiques restent floues, notamment en raison des politiques envisagées par Donald Trump, qui reprendra ses fonctions en janvier. Entre promesses de dérégulation, hausses des droits de douane, baisses d’impôts, et restrictions migratoires, les impacts potentiels sur l’offre et la demande restent difficiles à anticiper.
La banque centrale américaine veut limiter l’inflation, mais sans trop pénaliser la croissance
Une pause dans les hausses de taux pour évaluer la situation
La banque centrale américaine (Fed) a annoncé une pause dans ses hausses de taux, pour la première fois depuis mars 2022 et après dix hausses consécutives, afin de prendre le temps d’observer l’évolution de l’économie. Ainsi, le comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), en réunion le mardi 17 décembre 2024 a décidé à l’unanimité de maintenir le principal taux directeur dans la fourchette de 5,00-5,25 %. Cette pause doit permettre d’« évaluer les informations supplémentaires et leurs implications pour la politique monétaire », a détaillé la Fed dans un communiqué.
« Cela donne à l’économie un peu plus de temps pour s’adapter, dans l’attente de nos décisions suivantes », a ensuite précisé le président de la Fed Jerome Powell lors d’une conférence de presse.
Car les hausses de taux sont un outil très efficace pour décourager la consommation et l’investissement, et, ainsi, desserrer la pression sur les prix. Mais leurs pleins effets mettent du temps à se faire sentir. Et à trop resserrer, c’est la croissance économique qui serait menacée. D’autant plus que la récente crise bancaire a rendu les banques plus frileuses sur les prêts qu’elles accordent à leurs clients, entraînant des effets similaires à une hausse des taux.
Futures hausses probables
Néanmoins, le cycle de relèvements devrait reprendre, peut-être dès la prochaine réunion, fin juillet. « La quasi-totalité des participants voit comme probable le fait que des nouvelles hausses de taux seront nécessaires cette année pour ramener l’inflation à 2 % », a souligné Jerome Powell, évoquant cependant « un rythme modéré ». La majorité des responsables de la Fed voient les taux grimper jusqu’à 5,50-5,75 %, et même 6,00-6,25 % pour l’un d’eux. Deux membres du comité anticipent toutefois un maintien des taux à ce niveau. Avant, cependant, de redescendre à partir de 2024, à 4,25-4,50 %.
La perspective de hausses supplémentaires a néanmoins fait plonger la Bourse de New York, qui a viré au rouge après la publication du communiqué de la Fed, et a clôturé en ordre dispersé mercredi 18 décembre 2024 rapporte 20 Minutes. Certains économistes, cependant, ne croient pas à de futures hausses des taux, « car l’inflation va continuer à faiblir au second semestre de cette année et au cours de la prochaine », a ainsi commenté Ryan Sweet, chef économiste pour Oxford Economics, précisant que si la Fed continuait de relever les taux, « cela augmenterait les chances que la banque centrale pousse l’économie dans une récession ».
Le spectre d’une récession s’éloigne
Les débats parmi les responsables de la Fed avaient commencé mardi matin, deux heures après la publication des chiffres de l’inflation américaine en mai, qui avait fortement ralenti, à 4,0 % sur un an contre encore 4,9 % le mois précédent, selon l’indice CPI, soit le plus bas niveau depuis mars 2021. L’inflation est désormais deux fois moins élevée aux Etats-Unis qu’en juin 2022, lorsque le pic de 9,1 % avait été atteint. Cela reste toutefois bien supérieur aux 2,0 % visés par la Fed, à la manœuvre pour éteindre cette flambée des prix, mais l’institution commence à entrevoir son objectif. Noter que les décisions de la FED interviennent à quelques jours de l’investiture du président Trump à la maison blanche notamment le 20 janvier 2025.