Le Fonds monétaire international (FMI) a ramené, vendredi 18 novembre, ses prévisions de croissance économique pour le Nigeria en 2022 à 3 %, contre 3,4 % précédemment, indiquant que la faiblesse de la production pétrolière et les effets négatifs des récentes inondations vont peser sur les performances économiques du pays. L’institution recommande aux autorités de procéder à des réformes pour créer une marge de manœuvre budgétaire, dont la suppression des subventions aux carburants et l’augmentation progressive de la taxe sur la valeur ajoutée. « La croissance du PIB devrait se modérer en 2022 pour atteindre 3 % et s’améliorer légèrement l’année prochaine. Le ralentissement de la croissance reflète la faiblesse de la production pétrolière depuis le début de l’année et les effets négatifs des récentes inondations », a expliqué l’institution dans un communiqué publié au terme d’une mission d’évaluation de l’économie nigériane, connue sous le nom de « consultations au titre de l’article IV », selon l’agence Ecofin.
Le Fonds a également indiqué que l’inflation à deux chiffres enregistrée ces derniers mois (21,1 % en octobre) devrait se modérer à la fin de l’année en cours, car le début de la saison des récoltes fait plus que compenser l’augmentation des prix du riz consécutive aux récentes inondations.
Il a d’autre part fait remarquer que les conditions monétaires demeurent « accommodantes », malgré les récents relèvements du taux directeur de la Banque centrale, notant que « la pénurie persistante de devises, la stabilisation du régime de change, la hausse de l’inflation, la capacité limitée du service de la dette et les restrictions administratives sur les transactions courantes alimentent les spéculations sur la dévaluation du naira ».
Le FMI a par ailleurs indiqué que le déficit budgétaire du Nigeria devrait se creuser pour atteindre 6,2 % du PIB en 2022, en raison notamment du coût élevé des subventions aux produits énergétiques. Il a recommandé au gouvernement de procéder à des réformes visant à créer une marge de manœuvre budgétaire, dont la suppression des subventions aux carburants, l’augmentation progressive de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), la révision à la hausse des taxes sur les boissons alcoolisées et le tabac, et la rationalisation des incitations fiscales offertes aux entreprises par le biais des examens périodiques de leur efficacité. Par ailleurs, bien que parait important, la mise les recommandations du FMI pourraient avoir d’autres conséquences pour la première puissance économique en Afrique et aussi sur ses pays voisins.
Par Adaman AGOSSOU