Du Bénin en passant par le Togo, le Ghana et la Côte d’Ivoire, il y a une augmentation des salaires de travailleurs de l’Etat. Si cela est déjà effectif depuis le 1er janvier 2023 dans certains pays, dans d’autres c’est à compter du mois mars 2023.
La tempête de l’amélioration des salaires des travailleurs se propage dans les pays ouest africains. En effet, au Bénin, la revalorisation des salaires des agents de l’Etat a connu une hausse uniforme de 3% de la valeur du point d’indice, et puis les augmentations pour les travailleurs sont de l’ordre de 66 %, 50 %, 40 % pour certains et 30%, 20%, 12% pour d’autres. Ainsi, « Un instituteur dont le salaire en milieu de carrière est de 112000 FCFA aujourd’hui passera à plus de 150.000 FCFA par mois. Une sage-femme dont le revenu actuel est d’environ 144 .000 FCFA gagnera désormais plus de 182.000 FCFA soit plus de 30.000 FCFA d’augmentation ce qui correspond à 26 % d’augmentation. Pareil pour une aide-soignante qui gagne aujourd’hui 82.000 FCFA à partir de ce mois, elle gagnerait plus de 123.000 FCFA », selon des exemples donnés par le Chef de l’Etat lors de son message sur l’état de la Nation.
Après le Bénin, le Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) est passé de 35.000 FCFA à 52500 FCFA au Togo depuis le 1er janvier 2023. C’est dans un communiqué conjoint rendu public le 31 décembre 2022 et signé de Yves Palanga pour le compte des Centrales syndicales et Laurent Coami Tamegnon, président du Patronat pour le compte des Organisations professionnelles des employeurs que l’annonce a été faite.
Après le Bénin et le Togo, un nouveau salaire minimum journalier de 14,88 cedis (653 FCFA environ) est entré en vigueur au Ghana depuis le 1er janvier 2023, selon le Comité national tripartite (NTC). Selon le comité, cette augmentation a pris en compte les défis économiques actuels, le coût de la vie, la viabilité des entreprises et l’opportunité d’atteindre des niveaux d’emploi plus élevés, ainsi que la nécessité de rétablir rapidement la stabilité macroéconomique. Cette augmentation s’ajoute à une indemnité de vie chère (COLA) de 15% par rapport au salaire minimum quotidien national de 2023. Les Ghanéens étaient descendus dans les rues d’Accra, la capitale, Samedi 5 novembre 2022, pour dénoncer la dégradation de la situation économique. Les protestataires ont réclamé la démission du président Nana Akufo-Addo et celle du ministre des Finances Ken Ofori-Atta, tous deux accusés de mauvaise gestion de la crise. Il faut préciser qu’au Ghana, la chute de la monnaie a entraîné une accélération de l’inflation, qui a atteint 40,4 % en octobre dernier. Une situation dont l’une des conséquences est la baisse du pouvoir d’achat de la population. Face à cette crise entretenue par la persistance du conflit en Ukraine qui est à l’origine de l’envolée des coûts des biens importés comme le carburant et l’huile de cuisson, le gouvernement a décidé d’une augmentation des salaires.
En plus, de ces trois pays, le gouvernement ivoirien a décidé d’une augmentation du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG). Le SMIG en Côte d’Ivoire est passé de 60 000 FCFA à 75 000 FCFA au 1er Janvier 2023. L’annonce a été faite par le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, à l’issue du Conseil des ministres, le 21 décembre 2022 à Abidjan. « Il faut préciser quele présent décret fixe la date de prise d’effet au 1er janvier 2023 », a indiqué le porte-parole du gouvernement. Cette augmentation intervient suite à l’appel du Président de la République Alassane Ouattara à l’occasion de son discours à la Nation du 06 août 2022, invitant les acteurs du secteur privé à revaloriser le SMIG. Selon Amadou Coulibaly, les organisations patronales et les centrales syndicales ont donné leur accord pour augmenter le SMIG de 25%. L’autorité ministérielle a ajouté à l’occasion que les discussions sur les révisions des minimas catégoriels sont en cours et leur achèvement est prévu pour le 31 mars 2023.
Par Abdul Wahab ADO