Incendie d’essence à Sèmè-Kraké : De nouvelles réformes urgentes du gouvernement dans le commerce de kpayo

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Suite au drame de l’essence de contrebande qui a causé 35 décès et une dizaine de brûlés ce samedi 23, une délégation gouvernementale composée de Monsieur Romuald WADAGNI, Ministre d’Etat, chargé de l’Economie et des Finances, Monsieur Alassane SEIDOU, Ministre de l’intérieur et de la Sécurité publique,  Madame  Véronique TOGNIFODÉ, Ministre des Affaires Sociales et de la Microfinance et de Monsieur Benjamin HOUNKPATIN, Ministre de la Santé est allée au chevet des victimes hospitalisées au CNHU-HKM. A cette occasion, Romuald WADAGNI, ministre d’Etat, ministre de l’économie et des finances a rappelé les diligences du gouvernement dans ce secteur notamment, le programme de réinsertion/reconversion progressif des acteurs estimés à 54.000 points de vente. L’ambition du gouvernement, a-t-il insisté, est de reconvertir ces acteurs pour leur permettre d’avoir une activité décente pour nourrir leurs familles. Mais en attendant, le gouvernement a commandé des milliers de mini-stations pour que pendant cette phase de transition les acteurs puissent exercer ce commerce dans des conditions de sécurité. Intégralité de son intervention ici. « Il y a plusieurs dizaines de milliers de familles qui se nourrissent de ce commerce. C’est une activité dangereuse. Elle est illicite. Et vous savez, les personnes qui font ce commerce ne le font pas parce qu’elles aiment s’exposer aux risques liés à la contrebande. Ils ne font pas ce commerce parce qu’ils aiment inhaler ces produits qui les rendent malades, ils ne le font pas parce qu’ils veulent s’exposer aux risques des drames comme ce qui s’est passé aujourd’hui. Ils le font parce qu’ils n’ont pas le choix. C’est pourquoi le gouvernement a décidé depuis plusieurs mois maintenant, de lancer un programme de reconversion et de réinsertion de ces acteurs. Nous avons au Bénin, 54.000 points de vente de Kpayo. Le recensement intégral a été fait. Il y a un programme qui en train d’être mis en place qui marche déjà, qui permet grâce à des formations courtes ; ARCH formation notamment, de former des gens et de les transformer en acteur économique d’un métier décent. Nous sommes convaincus qu’en donnant un métier décent à ces acteurs, ils vont pouvoir changer d’activités. Depuis le début de cette année, c’est plus de 5000 personnes qui ont été reconverties aux métiers du textile à Glo-Djigbé, c’est du concret. C’est des personnes qui n’avaient aucune compétence dans le textile, qui faisaient d’autres activités, essentiellement de l’informel, qu’on a repris, formées et qui aujourd’hui ont un emploi décent. C’est ça notre enjeu. Reconvertir tous ces acteurs pour leur permettre d’avoir une activité différente, décente pour nourrir leurs familles. Mais pendant qu’on fait ça, on ne peut pas fermer les yeux sur, d’éviter que les incendies se produisent. Conscient de cela, le gouvernement a lancé l’année dernière, un programme de mise en place de mini-stations. Parce qu’on ne pourra pas réussir d’un coup de baguette magique à arrêter ce commerce. Il y a un impact social très important, ça a duré depuis trop longtemps et l’interdiction n’est pas à l’ordre du jour, il faut donc reconvertir, faire un processus d’accompagnement. Pendant qu’on accompagne, ce qui s’est passé aujourd’hui nous montre clairement qu’il faut changer le mode de commercialisation de ce produit. C’est pour ça que, l’année passée, le gouvernement a décidé de commander une dizaine de milliers de mini-stations. Si vous circuler aujourd’hui dans Gbèdjromèdé, Saint Michel, vous aller voir ces mini-stations en train d’être installées. 2000 arrivées depuis le mois de juin, sont en train d’être installées. D’ici mi-2024, partout dans le pays, nous aurons ces mini-stations pour permettre à ces acteurs qui restent dans l’activité de vente de ce carburant de le faire dans des conditions de sécurité totale. Dès la semaine prochaine, nous allons voir les acteurs pour poursuivre les réflexions, les analyses qui sont en train d’être faites parce que dans certaines rues, vous avez tous les 10, 20 mètres, des vendeurs qui se suivent et vous êtes d’abord dans la même rue, on ne peut pas financer la mise en place de plusieurs dizaines de mini-stations. Il est donc nécessaire qu’avec les acteurs, qu’on ait un dialogue pour savoir quoi faire. Une partie des acteurs devra être reconvertie, formée, bénéficier d’un emploi décent pour nourrir leurs familles, ceux qui doivent le faire, doivent obligatoirement le faire via ces mini-stations qui sont des machines totalement sécurisées, qui devraient permettre d’éviter ces gens de dispositifs. C’est un enjeu majeur pour notre économie et dès les prochaines heures, nous allons re-convoquer l’ensemble des acteurs, discuter avec eux. Je pense que nous faisons tous le constat qu’on ne peut plus continuer à vendre en bouteille. Une chose est de dire qu’on ne peut pas interdire cette activité mais l’autre est de reconnaître qu’elle ne peut pas continuer à se faire sous cette forme, à quelques pas des écoles, des enfants, des habitations. On ne peut plus continuer à le faire. Par le dialogue donc, avec les acteurs, nous allons rapidement trouver la solution pour qu’on puisse dans un premier temps, dans la Période où cette activité se poursuit, la faire dans des conditions de sécurité totale pour les populations et pour ses vendeurs. Mais l’objectif final, c’est d’aller vers la professionnalisation du secteur des hydrocarbures. Ceux qui sont dedans sont des professionnels dont on maîtrise la chaîne d’approvisionnement jusqu’à la distribution et les autres acteurs ont des activités décentes pour nourrir leurs familles.

Une assistance psychosociale aux rescapées et familles des victimes

Les populations de Sèmè-Kraké ont été frappées, ce samedi 23 Septembre 2023 par un incendie ayant occasionné une trentaine de morts dont deux bébés et une vingtaine de blessés admis au Centre National Hospitalier et Universitaire (CNHU) de Cotonou. Il s’agit d’un entrepôt d’essence de contrebande qui a pris feu dans une agglomération. Face à une situation aussi dramatique, les assistants sociaux ont été mobilisés aussitôt pour offrir une assistance psychosociale aux rescapés et aux familles des victimes. L’assurance a été donnée par Madame Véronique TOGNIFODE, Ministre des Affaires Sociales et de la Microfinance au cours d’une déclaration de presse faite à l’issue de la descente d’une délégation gouvernementale au CNHU ce samedi soir. « Dès que les patients ont été transférés au CNHU, nos assistants sociaux s’organisent, parallèlement à la prise en charge sanitaire, pour apporter une assistance psychologique aux rescapés et aux familles des victimes. Car, en de pareilles circonstances, ces drames occasionnent un traumatisme pour ceux qui sont conscients et également aux familles. En plus de cela, nous réfléchissons à la mise en place d’une cellule d’écoute, soit à Sèmè ou à Cotonou pour recueillir les informations précises sur les victimes et leurs familles ». La mobilisation des assistants sociaux est intervenue ce samedi déjà au lieu du drame et au CNHU. La Ministre a aussi déploré les dégâts qu’occasionne souvent la vente de l’essence frelatée au Bénin et a invité les acteurs concernés à une prise de conscience.

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