De bonnes perspectives économiques s’annoncent pour 2023 aux acteurs de la filière huile de palme au Bénin. Car, les prix internationaux pourraient se situer en dessous de 1 000 $, soit environ 672 500 FCFA pour la tonne en 2023.
En 2023, les prix moyens de l’huile de palme brute (CPO) devraient se situer autour de 4 300 ringgits (920 $), soit environ 618 700 FCFA pour la tonne sur le Bursa Malaysia Derivatives Exchange. C’est ce qu’a indiqué le gouvernement du pays asiatique, le vendredi 7 octobre 2022. Ce niveau escompté est en dessous du tarif de 5 000 ringgits (1 072 $), soit 720 920 de FCFA enregistré en moyenne cette année, mais reste supérieur à la moyenne de 2 685 ringgits affichée sur les 10 dernières années. On est également très loin du record de 7 268 ringgits (1 570 $) atteint en début d’année dans le sillage d’une pénurie de main-d’œuvre dans les plantations et de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. En somme, les prévisions du deuxième plus grand producteur mondial de l’oléagineux s’expliquent par le fait que les autorités s’attendent à un rebond de l’offre en 2023 comparativement à cette année où la récolte est anticipée à la baisse ou dans le meilleur des cas, stable à son niveau de 2021 (18,8 millions de tonnes).
Cette hausse des prix des produits oléagineux sur le marché international est une aubaine pour le Bénin. Car, le Gouvernement conscient de cette importance historique que revêt la culture du palmier à huile entend faire retrouver à cette filière ses lettres de noblesses. Ainsi, pour la campagne 2022-2023, il est prévu 1.750.000 plants sélectionnés dont 125.000 subventionnés. « D’ici à 2030, la productivité des palmeraies béninoises s’améliore et le niveau de vente de l’huile de palme, et des savons dérivés produits selon les normes de durabilité au Bénin s’accroit de 50% sur le marché national et dans la sous-région ouest africaine ». C’est l’objectif que vise le Programme National de Développement des Filières (PNDF). Ainsi pour améliorer davantage les performances de cette filière, le Gouvernement béninois a entrepris de travailler sur de nouveau chantier, notamment le recrutement de conseillers pour des appui-conseils rapprochés aux planteurs et aux transformateurs.
Plus de 2,5 millions de noix de palme attendue pour 2022
Une production à grande échelle, de plus de 2.5 millions de noix de palme, est attendue pour le compte de l’année 2022, a précisé le ministre de l’agriculture Gaston Cossi Dossouhoui, à l’occasion d’une séance de travail avec les acteurs de la filière en juillet 2022. De plus, le développement de la filière palmier à huile est l’un des projets du Programme d’Actions du Gouvernement (PAG) 2021-2026. Estimé à 5 milliards de Francs CFA, il a pour but d’améliorer la performance de la filière palmier à huile avec l’installation d’au moins 25 000 nouveaux hectares. Le projet vise également l’amélioration d’au moins 20% du rendement moyen en 2025 et l’amélioration de la transformation par la raffinerie et la savonnerie pour la satisfaction du marché national et de celui régional. Production à grande échelle de plants de palmier à huile : Une production de plus 2.5 millions de noix attendue en 2022. Relancer la filière palmier à huile au Bénin. C’est l’un des grands défis que le Président Patrice Talon s’est lancé depuis son avènement au pouvoir. Dans le concret, les fruits portent déjà la promesse des fleurs avec les performances réalisées dans les récoltes depuis 2020. La capacité réelle des pépiniéristes est importante et les prévisions d’emblavure des coopératives d’aménagement rural sur les deux prochaines années et le niveau de plantations par lesdites coopératives sont largement au-delà des attentes. « Si dans le passé nous livrions 1,2 millions de noix pré-germées aux populations, l’année à venir, nous allons livrer plus de 2,5 millions» a dit le Ministre Gaston DOSSOUHOUI lors d’une séance de travail avec les différents acteurs de la filière de l’huile de palme. Par ailleurs, l’augmentation des prix de l’huile de palme sur le marché international constitue une opportunité pour le Bénin qui a entrepris des réformes structurelles de production des produits oléagineux et de leur transformation agroindustrielle. Depuis l’avènement du régime de la Rupture en 2021, une bactérie de réformes est mise en place en vue de faire du Bénin, le premier producteur d’huile de palme en Afrique de l’Ouest. Le travail de synergie qui se fait par les producteurs avec l’accompagnement du gouvernement dans toutes les zones de plantation de l’huile de palme et la bonne pluviométrie de cette année, augurent une meilleure saison pour le Bénin en 2023 de ce produit de rente.
Pour rappel, selon les données de l’Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique sur la production agricole en 2015, la production d’huile de palme au Bénin en 2013 s’élevait à environ 75 000 tonnes. D’après l’évaluation du PSRSA faite en 2016 la production de palmier à huile au Bénin est passée de 319 500 tonnes en 2008 à 312 943 tonnes en 2015. D’après les données de la DSA/MAEP, le rendement moyen du palmier à huile au Bénin était de 8,512 tonnes/ha en 2008 mais de 5,95 tonnes/ha en 2013.
Abdul Wahab ADO