Un nouveau sommet Chine-Afrique prévu cette année en 2024 à Pékin
La chine veut augmenter ses affaires en Afrique. Dans un contexte de rivalités avec d’autres grandes puissances, dont les Etats-Unis et l’Union européenne, Pékin cherche à explorer de nouvelles voies pour renforcer son influence en Afrique où ses investissements ont chuté ces dernières années, en raison du surendettement de plusieurs pays du continent. Une nouvelle édition du Sommet du Forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC, pour l’acronyme anglais) se tiendra à l’automne 2024 à Pékin pour engager des discussions « fructueuses » entre les dirigeants chinois et leurs homologues africains sur le développement des relations économiques bilatérales et l’échange d’expertise en matière de gouvernance, a annoncé le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, ce jeudi 7 mars 2024.
« Grâce à ce sommet du FOCAC, la Chine et l’Afrique feront progresser l’amitié traditionnelle, approfondiront la solidarité et la coopération et ouvriront un nouvel espace pour accélérer le développement commun », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
« Les nations africaines sont en train de s’éveiller et de réaliser que les modèles imposés de l’extérieur n’ont pas apporté la stabilité et la prospérité. La Chine continuera à se tenir fermement à leurs côtés et à soutenir une Afrique véritablement indépendante sur le plan de la pensée et des idées », a ajouté le chef de la diplomatie chinoise, indiquant que « le développement florissant du Sud, représenté par la Chine et l’Afrique, influence profondément le cours de l’histoire mondiale ».
Le prochain Sommet du FOCAC se tiendra dans un contexte marqué par une rivalité croissante entre la Chine et les grandes puissances occidentales, dont les Etats-Unis et l’Union européenne, en Afrique. Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a effectué fin janvier dernier, une tournée de six jours sur le continent, qui l’a mené en Côte d’Ivoire, au Nigeria, en Angola et au Cap-Vert. Cette tournée a eu lieu environ une semaine après celle effectuée par le ministre chinois des Affaires étrangères dans quatre pays africains, dans la continuité d’une tradition vieille de 34 ans qui impose aux divers ministres chinois des Affaires étrangères de débuter chaque nouvelle année par une tournée en Afrique.
Lors du Sommet Etats-Unis/Afrique tenu en décembre 2022, le président américain, Joe Biden, s’est engagé à injecter 55 milliards de dollars en Afrique sur trois ans, rompant ainsi définitivement avec le désintérêt pour le continent qui avait caractérisé les années Trump. Dans ce cadre, Washington a entre autres, annoncé un important soutien financier à un projet d’extension du corridor de Lobito, un ensemble d’infrastructures portuaires et ferroviaires destinées à relier les mines de cuivre et de cobalt du sud de la République démocratique du Congo et du nord-ouest de la Zambie aux marchés régionaux et mondiaux via le port angolais de Lobito. Le financement de ce projet s’inscrit dans le cadre du « Partenariat mondial pour les infrastructures », un vaste programme à destination des pays en développement lancé par le groupe des sept pays les plus industrialisés (G7) et présenté comme une réponse à l’initiative chinoise des nouvelles routes de la soie.
Pékin reste le premier partenaire commercial de l’Afrique avec un volume d’échanges de plus de 282 milliards de dollars en 2023, selon des données publiées par l’administration générale de la douane chinoise. Ses investissements dans le domaine de la construction des infrastructures financés par des prêts ont cependant baissé, ces dernières années, en raison notamment du surendettement de plusieurs pays africains.