(Economia24)-Du 25 au 30 juillet 2024, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a accueilli les Réunions mi-annuelles de l’Agence Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (AMAO) au titre de l’année 2024 à Dakar, au Sénégal. Ces réunions statutaires ont permis aux participants d’aborder divers sujets de développement de l’Afrique de l’ouest. Il s’agit entre autres de l’examen de l’état d’avancement des actions entreprises par l’Agence et la situation de la convergence macroéconomique de la région au titre de l’année 2023, dans le cadre du Programme de Coopération Monétaire de la CEDEAO (PCMC), Ces rencontres ont également permis d’analyser le cadre commun de la politique monétaire de la future Banque Centrale de l’Afrique de l’Ouest (BCAO) ainsi que les préalables à la réussite du ciblage de l’inflation choisi par les Hautes Autorités de la Communauté.
Dans le cadre des Réunions mi-annuelles de l’Agence Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (AMAO), la 64ème réunion ordinaire du Comité des Gouverneurs des Banques Centrales de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est tenue le 30 juillet au siège de la BCEAO en présence de Monsieur Jean-Claude Kassi Brou, Gouverneur de la BCEAO, ainsi que des Gouverneurs des Banques Centrales des Etats membres de la CEDEAO (BCEM). Lors de la rencontre, plusieurs sujets importants ont été abordés, notamment le rapport d’activités de l’AMAO, la convergence macroéconomique des Etats membres.
Une nouvelle feuille de route pour le lancement de la monnaie « ECO »
Les travaux de cette session ont porté entre autres sur l’examen du rapport des critères de convergence macroéconomique des Etats ainsi que sur les perspectives de 2024 au sein de la communauté. Durant cette rencontre, plusieurs dossiers sont examinés. Notamment, le renforcement de la supervision bancaire transfrontalière dans la région. Egalement au menu, le rapport d’activités de l’Agence Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (AMAO). Celui-ci donne un aperçu de la surveillance multilatérale sur les économies des Etats membres de la CEDEAO et fait le point sur les autres activités menées par l’Agence au titre de la feuille de route pour le lancement de l’ECO, la monnaie régionale.
Les gouverneurs ont passé aussi en revue le rapport sur la convergence macroéconomique des Etats membres de la CEDEAO. Il s’agira d’analyser les évolutions économiques dans la région et retracer les performances des pays en matière du respect des critères de convergence au titre de l’année 2023 ainsi que les perspectives pour 2024.
Dans son allocution, Jean-Claude Kassi Brou, Gouverneur de la BCEAO, a évoqué l’importance du respect des critères de convergence macroéconomique par les États membres de la Communauté, qui devraient poursuivre leur effort afin de créer les conditions propices au lancement de l’ECO.
Pour Olayemi Cardoso, Gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, par ailleurs président du comité des gouverneurs de la CEDEAO, « le programme d’intégration monétaire de la région a parcouru un long chemin ; le succès final est imminent ».
Concernant la mise en œuvre de la feuille de route pour le lancement de l’Eco, des progrès importants ont été enregistrés malgré certains retards », a souligné Massandjé TOURE-LITSÉ, commissaire chargé des Affaires économiques et de l’agriculture à la commission de la CEDEAO. Et d’ajouter : «pour accélérer la mise en œuvre de la feuille de route, le mieux serait notamment le renforcement de la coopération et de la collaboration inter-institutionnelle en mutualisant les ressources humaines et financières ainsi que les expertises des institutions régionales ».
Au-delà de l’ordre du jour, le paysage économique mondial a été mis en évidence. L’on note les tensions inflationnistes persistantes et les crises géopolitiques au plan régional. Les défis sécuritaires et les effets du changement climatique ont quant à eux affecté la stabilité macroéconomique de la région et fragilisé les perspectives économiques. Ainsi, la croissance du PIB la CEDEAO a ralenti en 2023. Ce ralentissement de l’activité économique s’est accompagné d’une hausse de l’inflation qui a atteint un niveau au-dessus de l’objectif de banque centrale.
Dans l’espace UEMOA, les économies ont fait preuve de résilience en dépit de la persistance des chocs exogènes. En effet, l’activité économique a connu une croissance de plus de 5 %. L’inflation s’est repliée à 3,7% en 2023, après 7,4% en 2022. Dans ce cadre, le déficit budgétaire s’est réduit, passant de 6,9% en 2022 à 5,2% en 2023.
En termes de perspectives pour l’année 2024, la croissance économique de l’UEMOA est projetée à 7 % sous l’impulsion notamment des exportations de pétrole et de gaz. L’inflation devrait revenir dans la cible de la banque centrale, fixée au plus haut à 3 %. Pour sa part, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest réitère son engagement de soutenir les initiatives visant à accélérer la croissance et la stabilité macroéconomique ainsi que le processus d’intégration monétaire au sein de la CEDEAO. Par ailleurs, cette rencontre vient relancer le débat de la monnaie « Eco » et les critères de convergence macroéconomique dans la CEDEAO.