Bénin : La gestion des finances publiques selon Fitch et Moody’s

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(Economia24)- les agences internationales financières évaluent la gestion des finances publiques du Bénin. En effet, en début septembre 2204, Fitch Ratings a confirmé, la note souveraine du Bénin à « B+ », avec des perspectives stables. L’agence de notation a salué la résilience de ce pays d’Afrique de l’Ouest, mais pointe les défis persistants auxquels il fait face. « Une solide perspective de croissance, soutenue par un historique de réformes structurelles », écrit Fitch, tout en soulignant les faiblesses structurelles de l’économie béninoise. « L’économie demeure petite, vulnérable et fortement dépendante de l’agriculture », remarque Fitch. Le secteur informel, qui domine largement, limite les recettes fiscales et freine la capacité de l’Etat à financer ses dépenses. Pour l’agence de notation, avec une croissance de 6,4 % en 2023, le Bénin semble tirer son épingle du jeu. Portée par l’agriculture et la construction, l’économie a su résister aux turbulences régionales, notamment les fermetures de frontières avec le Nigeria et le Niger. « Nous prévoyons que la croissance restera robuste, atteignant en moyenne 6,6 % entre 2024 et 2026 », prévoit Fitch. Un taux qui dépasse largement la moyenne des pays notés « B », où la croissance médiane stagne à 4,5 %.

Cette dynamique repose en grande partie sur des projets d’infrastructures d’envergure, à l’image de l’expansion du Port de Cotonou, pour en faire un hub régional, et la Zone industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ), qui ambitionne de diversifier l’économie vers des produits à plus forte valeur ajoutée. Mais derrière cette façade, le Bénin reste confronté à des défis majeurs.

Pour ce qui concerne la gestion de la dette, le Bénin affiche une trajectoire descendante. « La dette publique devrait passer de 54,5 % du PIB en 2023 à 50,6 % en 2026 », projette Fitch, un niveau légèrement inférieur à la médiane « B » de 54,2 %. Malgré ces progrès, le poids de la dette reste élevé : cette année 2024, elle tend vers 350 % des revenus, mais bien loin de la médiane « BB » de 190 %. Néanmoins, reconnaît l’agence de notation, le reprofilage de la dette en 2021 a permis de réduire les coûts d’intérêt à une moyenne de 10,9 % des revenus, un niveau maîtrisé par rapport à ses pairs.

La gestion proactive de la dette permet toutefois de maintenir les coûts sous contrôle, affirme l’institution financière. « L’exercice de reprofilage de la dette de 2021 a permis de réduire les charges d’intérêts à une moyenne de 10,9 % des revenus », souligne Fitch, en dessous de la moyenne des pays notés « B » (12,7 %). De plus, les besoins de financement du Bénin devraient diminuer, passant de 8,5 % du PIB en 2023 à 6,1 % en 2026.

Cependant, l’instabilité régionale demeure un risque majeur. « Les tensions au nord du Bénin, exacerbées par les conflits au Sahel, pourraient compliquer la situation sécuritaire », avertit Fitch. A cela s’ajoutent des tensions politiques internes suite à l’adoption du nouveau code électoral, notamment à l’approche de l’élection présidentielle de 2026, qui pourraient affecter le climat des affaires.

Outre cette agence, c’est Moody’s, qui a également déclaré (fin août) que le Bénin devrait continuer de bénéficier d’une croissance économique soutenue, avec une prévision de croissance du PIB réel oscillant entre 6 % et 7 %, au cours des cinq prochaines années, tout en rappelant les défis que le pays doit relever pour maintenir sa croissance.

L’analyse des deux agences démontre les progrès du Bénin en matière de gestion des finances publiques ses dernières années et des  recommandations dans les perspectives.

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