(Economia24)- L’endettement lourd de la Côte d’Ivoire continue d’attirer l’attention des gens. Ainsi, lors de la visite à Abidjan d’une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Olaf Unteroberdoerster, après entretiens avec les autorités ivoiriennes du 23 septembre au 9 octobre 2024 sur l’état d’avancement du programme économique des autorités appuyé par le mécanisme élargi de crédit (MEDC) et la facilité élargie de crédit (FEC) et du programme de réformes climatiques appuyé par la FRD, ainsi que sur les consultations de 2024 au titre de l’article IV. En effet, l’accord MEDC/FEC pour un montant de 2,6 milliards de DTS (environ 3,5 milliards de dollars) et l’accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) pour un montant de 975,6 millions de DTS (environ 1,3 milliard de dollars) ont été approuvés par le Conseil d’Administration du FMI respectivement le 24 mai 2023 et le 15 mars 2024.
Lors de la visité de l’équipe du FMI, il est recommandé aux autorités ivoiriennes de prendre des mesures additionnelles en matière de recettes pour atteindre les objectifs budgétaires pour 2024, sur les principales mesures pour 2025, notamment la poursuite de la consolidation budgétaire fondée sur les recettes afin de ramener le déficit budgétaire à 3 % du PIB dès 2025, et sur des mesures structurelles pour renforcer davantage la mobilisation des recettes intérieures, la gestion des finances publiques et la gouvernance.
« En ce qui concerne la FRD, un accord a été trouvé sur les mesures nécessaires pour assurer le bon déroulement de la mise en œuvre des mesures de réforme arrivant à échéance dans le reste de l’année 2024, notamment dans les domaines du renforcement de la gouvernance en matière de politiques climatiques, de la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de l’augmentation des financements verts et durables en faveur des entreprises privées et publiques. Les échanges ont également porté sur la coordination entre les parties prenantes et les plans nationaux de développement, ainsi que sur les prochaines étapes à suivre à la suite de la table ronde sur le financement de l’action climatique de juillet 2024, en vue d’annoncer les financements spécifiques et l’assistance technique promis lors de la COP29 à la mi-novembre 2024 » selon le communiqué.
Gestion prudente des finances publiques et de la dette
« L’économie de la Côte d’Ivoire reste résiliente, malgré une légère modération de la croissance en 2024, à 6,1 % contre 6,2% en 2023, en partie sous l’effet d’un fléchissement de la production agricole et des BTP au premier semestre et de contextes régionaux et extérieurs difficiles. Des termes de l’échange plus favorables, entraînés par la hausse des cours du cacao, devraient ramener le déficit du compte courant en-dessous de 5 % du PIB en 2024. Le déficit budgétaire devrait tomber à 4 % du PIB, conformément aux objectifs du programme. Les perspectives à moyen terme demeurent favorables. La croissance devrait s’établir à 6,7 % en moyenne sur la période 2025–2029, portée par une reprise de la production de cacao et une augmentation de la production d’hydrocarbures et d’exploitation minière. L’inflation moyenne devrait atteindre 4 % en 2024 et continuer de baisser à moyen terme dans la fourchette cible de la BCEAO d’ici à fin 2025.
Grâce aux efforts persistants que continuent de déployer les autorités en matière de mobilisation des recettes intérieures dans le cadre de la stratégie globale de mobilisation des recettes à moyen terme adoptée par le Gouvernement en Mai, le déficit budgétaire devrait continuer de baisser pour atteindre 3 % du PIB en 2025, convergeant ainsi vers l’objectif de l’UEMOA. Une gestion prudente des finances publiques et de la dette permettra également de conserver un risque modéré de surendettement pour la dette publique et extérieure. Le déficit du compte courant devrait continuer à se réduire pour atteindre une moyenne d’environ 2 % du PIB grâce à des termes de l’échange favorables, à un rebond des exportations agricoles et à de nouvelles augmentations des exportations d’hydrocarbures. La Côte d’Ivoire devrait donc contribuer de manière significative au redressement des réserves officielles régionales. ».
Selon M. Olaf Unteroberdoerster, « Dans le cadre des consultations de 2024 au titre de l’article IV, les échanges ont porté sur les liens entre l’économie informelle, les disparités socioéconomiques et entre les inégalités du genre, la croissance et le système fiscal. La réduction de l’informalité dans l’ensemble de l’économie pourrait contribuer à une croissance plus forte et plus inclusive, à favoriser la réduction de la pauvreté, à stimuler le capital humain, à renforcer la mobilisation des recettes intérieures et à œuvrer résolument pour atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. »