Le deuxième sommet sur l’alimentation en Afrique, qui s’est tenu au Sénégal, s’est achevé vendredi. Les partenaires au développement sont convenus d’investir 30 milliards de dollars pour soutenir la détermination du continent à stimuler la productivité agricole et à devenir un grenier pour le monde.
Parmi les partenaires au développement figurent la Banque africaine de développement, qui prévoit de contribuer à hauteur de 10 milliards de dollars sur cinq ans, et la Banque islamique de développement, qui projette de fournir 5 milliards de dollars.
Le sommet Dakar 2, qui avait pour thème « Nourrir l’Afrique : souveraineté alimentaire et résilience », a adopté une Déclaration sur la mise en œuvre de la résolution du sommet, qui sera soumise à l’Union africaine.
Organisé par le gouvernement du Sénégal et la Banque africaine de développement, ce sommet a rassemblé plusieurs dizaines de dignitaires, dont 34 chefs d’État et de gouvernement, 70 ministres et des partenaires au développement, qui ont travaillé sans relâche à l’élaboration de pactes visant à transformer l’agriculture en Afrique. Le président de la République d’Irlande, Michael D. Higgins, a participé aux trois jours du sommet.
Dans son allocution de clôture, le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a déclaré que le continent et ses partenaires étaient déterminés à obtenir des résultats et que la mise en œuvre était essentielle pour stimuler la production alimentaire et nourrir l’Afrique.
« Le message était clair : nous travaillerons ensemble pour soutenir fermement la mise en œuvre des Pactes de fourniture de denrées alimentaires et de produits agricoles au niveau national », a déclaré M. Adesina.
Il a ajouté que les chefs d’État et de gouvernement se sont engagés à instaurer des conseils consultatifs présidentiels de haut niveau pour superviser la mise en œuvre des pactes, qui seront présidés par les présidents eux-mêmes dans leurs pays respectifs.
Un engagement ferme à produire des résultats
« Avec une détermination et une volonté collectives fortes, nous travaillerons en coordination et en partenariat pour aider les pays à réussir », a-t-il affirmé.
M. Adesina a salué la forte participation enregistrée lors de l’événement. « Nous sommes venus en réponse à un vibrant appel lancé par l’Afrique : il est temps pour l’Afrique de nourrir l’Afrique. L’appel du clairon disait que le moment est propice et que l’heure est venue pour l’Afrique de se nourrir par elle-même. Nous sommes venus d’Afrique. Nous sommes venus du monde entier ».
Il a déclaré que le sommet Dakar 2 resterait dans les mémoires comme un tournant décisif en ce qui concerne la capacité de l’Afrique à se nourrir par elle-même et à atteindre l’autosuffisance et la souveraineté alimentaires : « Nous partons avec la détermination et la volonté de nourrir l’Afrique. Main dans la main et en marchant d’un même pas, nous atteindrons notre destination : une Afrique qui se nourrit enfin. Une Afrique qui se développe avec fierté ».
Dans la déclaration de Dakar, les dirigeants sont convenus de consacrer au moins 10 % des dépenses publiques à l’augmentation du financement de l’agriculture. Ils ont également décidé de déployer des ensembles de mesures de production robustes pour stimuler la productivité et accroître la résilience afin de parvenir à la sécurité et à l’autosuffisance alimentaires.
Dans son discours de clôture, le Premier ministre sénégalais Amadou Ba a qualifié le sommet de « succès retentissant. »
« L’agriculture crée des emplois et favorise la richesse et la santé », a-t-il déclaré, et il a appelé tous les citoyens d’Afrique à s’unir et à s’accorder sur un programme commun piloté par les Africains pour les Africains.
Le Premier ministre Ba a ajouté : « C’est un paradoxe que l’Afrique soit le plus grand continent, mais également le plus dépendant. Nous devons dès à présent mettre fin à cette dépendance. L’Afrique doit consommer ce qu’elle produit, et produire ce qu’elle consomme. »
Un soutien mondial
Le président de la République d’Irlande, Michael Higgins, qui a participé aux trois jours du sommet, a appelé à un soutien mondial pour le programme « Nourrir l’Afrique ».
« Faisons de ce siècle le siècle de l’Afrique, celui qui verra le continent s’affranchir de la faim, un continent commun dans une famille mondiale, un continent fondé sur les bases solides du respect des institutions, des traditions, des expériences et des sagesses de chaque nation », a déclaré le président Higgins.
Dans un message vidéo, la directrice générale de la coopération internationale des Pays-Bas, Kitty Van Den Heijden, a annoncé que son pays s’engagerait à consacrer 450 millions d’euros supplémentaires, au cours des cinq prochaines années, au financement de programmes de sécurité alimentaire axés sur l’Afrique subsaharienne. Elle a ajouté que son pays soutiendrait également la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence de la Banque africaine de développement à hauteur de 30 millions de dollars.
« Nous n’avons pas de temps à perdre ; nous devons agir et construire des systèmes alimentaires plus résilients », a-t-elle ajouté.
Le président de la Banque islamique de développement, M. Muhammad Al Jasser, a fait une déclaration dans laquelle il s’est engagé à poursuivre son soutien pour stimuler la production alimentaire en Afrique. Le Canada et l’Allemagne se sont également engagés à soutenir le programme « Nourrir l’Afrique ».
Source BAD