(Economia24)-En Afrique, le terrorisme n’épargne aucune région : du Sahel au bassin du lac Tchad, en passant par le nord-est du Nigéria, le golfe de Guinée, l’est de la République démocratique du Congo, le nord du Mozambique…Ainsi, afin d’effectuer une surveillance aérienne des mouvements de lutte contre le terrorisme le long de la côte ouest-africaine et de fournir des conseils tactiques aux troupes locales pendant les opérations de combat, les Etats-Unis envisagent d’établir des bases de drones militaires dans trois pays. Il s’agit du Ghana, de la Côte d’Ivoire et du Bénin. Selon l’information rapportée par le quotidien américain The Wall Street Journal le mercredi 3 janvier 2024, citant des responsables américains et africains, cette initiative vise à prévenir une extension des activités des groupes terroristes dans ces trois pays d’Afrique de l’Ouest.
Des échanges préliminaires sont en cours pour permettre à des drones de reconnaissance non armés américains d’utiliser les aérodromes du Ghana, de la Côte d’Ivoire et du Bénin, trois pays relativement stables et prospères, a rapporté Washington. Ces drones de reconnaissance devraient permettre aux forces américaines d’effectuer « une surveillance aérienne des mouvements des djihadistes le long de la côte ouest-africaine » et de « fournir des conseils tactiques aux troupes locales pendant les opérations de combat » précise la même source. Pour certains experts, le déploiement de drones militaires américains en Afrique de l’Ouest viserait également à contrer l’influence russe grandissante dans la sous-région où plusieurs pays sont tombés sous la coupe de gouvernements militaires proches de Moscou. Il s’agit du Mali, du Burkina Faso, de la Guinée et du Niger où les militaires ont pris le pouvoir à la suite des coups d’Etat. Par ailleurs, citant des diplomates européens, le journal allemand Die Welt am Sonntag avait révélé, fin août 2023, que l’Union européenne (UE) prévoyait de déployer une nouvelle mission militaire au Ghana, au Togo, au Bénin et en Côte d’Ivoire pour lutter contre l’activisme violent des groupes terroristes dans le Golfe de Guinée. Le Niger et la Russie ont convenu de renforcer leur coopération militaire et « d’intensifier les actions conjointes pour stabiliser la région du Sahel », a annoncé le ministère russe de la Défense dans un communiqué publié le mardi 16 janvier 2024. C’est donc la course pour la reconquête du marché de l’Afrique par les puissances étrangères avec le phénomène de lutte contre le terrorisme.
Nécessité d’une force militaire de la CEDEAO contre le terrorisme
Beaucoup de pays ouest africains sont aujourd’hui menacés par le problème des attaques terroristes. Du Nigéria en passant par le Bénin, Le Niger, le Burkina-Faso, le Togo le Mali, le Ghana la Cote d’Ivoire etc, des attaques terroristes sont légions. Bref les pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sont les plus frappés par les attaques terrorisme. On dénombre dans la CEDEAO près de 1000 morts en 2023 liées aux attaques terroristes et pourtant, les 15 pays disposent chacun d’une force armée militaire. La mise en place d’une force armée efficace et financée par les pays ouest africains eux même pourrait mieux lutter contre le problème du terrorisme au lieu de solliciter les aides des puissances occidentales.
Par Rayane MOUSSA