Les flux d’Investissements directs étrangers (IDE) au Nigeria se sont établis à 468 millions de dollars en 2022, en baisse de 33% par rapport à 2021, selon des données publiées, mardi 4 avril 2023, par l’Office national des statistiques (NBS). Ce montant ne représente qu’environ 10% du record d’IDE de 4,7 milliards de dollars enregistré en 2008 rapporté par l’Ecofine. En effet, les investissements directs sont des investissements internationaux par lesquels des entités résidentes d’une économie acquièrent ou détiennent le contrôle ou une influence importante sur la gestion d’une entreprise résidente d’une économie tierce. Le recul marqué des investissements directs étrangers au Nigeria au cours des dernières années s’explique essentiellement par une grave pénurie de devises découlant du rationnement de l’offre de dollars par la Banque centrale et d’un régime de change reposant sur des taux multiples, qui ont dissuadé les entreprises étrangères d’investir dans le pays le plus peuplé du continent. Certaines entreprises étrangères déjà présentes dans le pays, dont la compagnie aérienne Emirates, ont également quitté le marché nigérian, en raison des restrictions sur les rapatriements des fonds selon la même source. Il faut remarquer que le Fonds monétaire international (FMI) a qualifié récemment l’intervention de la Banque centrale sur le marché des changes du Nigeria d’obstacle à l’afflux de capitaux. Par ailleurs, le nouveau président nigérian, Bola Tinubu, qui devrait prendre ses fonctions le 29 mai prochain s’est engagé à revoir la politique de change de la Banque centrale pour attirer les investisseurs étrangers, booster la croissance économique et stimuler la création d’emplois. Le successeur du président Buhari s’est également engagé dans les réformes sécuritaires, agricoles et économiques pour garder place de la première puissance économique de l’Afrique.
Par OUSMANE YAROU