(Economia24)-Le gouvernement ivoirien prend d’importantes décisions pour booster les filières de coton et de cajou. Réuni en conseil des ministres ce mercredi 20 novembre 2024, le gouvernement a adopté plusieurs décrets visant à renforcer la régulation et l’organisation des filières coton et anacarde. Le premier est relatif à l’instauration d’un droit unique de sortie de 5 % sur la noix de cajou brute. Ce taux de prélèvement à l’exportation était fixé précédemment à 7 % et sera appliqué sur la valeur CAF (Coût, assurance et fret) de référence des noix de cajou. La seconde disposition réglementaire organise la démarche d’obtention de l’autorisation d’exportation des produits du coton et d’anacarde. « Cette autorisation, délivrée par le Conseil du Coton et de l’Anacarde, est exigible pour l’exportation de la fibre de coton, de la graine de coton et des sous-produits du coton, pour la filière coton, et pour l’exportation des noix brutes de cajou, des amandes de cajou et des sous-produits de cajou, pour la filière anacarde », indique le communiqué du Conseil des ministres rapporté par Ecofine. Quant au dernier décret, il porte sur le zonage agro-industriel dans la filière coton avec pour objectif d’attirer l’investissement privé. Ce processus permettra d’organiser autour des unités d’égrenage, 18 zones optimales de production et de collecte précise la source.
« Ces espaces exclusifs de production seront attribués par délégation contractuelle aux sociétés cotonnières avec pour mission, pour chaque opérateur privé, d’assurer, dans sa zone exclusive d’activité, l’encadrement agricole, l’achat du coton-graine et le développement de la filière », précisent les autorités.
Les 6 organisations qui contrôlent la production, l’achat, la transformation et l’exportation devraient participer à cette démarche. Il s’agit de la Compagnie Ivoirienne pour le Développement du Textile (CIDT), la Compagnie Ivoirienne de Coton (COIC), Ivoire Coton, la Société d’Exploitation Cotonnière (SECO), la Société Industrielle Cotonnière des Savanes (SICOSA) et Global Cotton.
Plus globalement, ces différentes mesures sont à inscrire dans un contexte où la Côte d’Ivoire entend accroître sa production de coton et d’anacarde ainsi que l’activité de transformation de ces deux matières premières. Le pays a récolté 347 922 tonnes de coton graine au terme de la campagne cotonnière 2023/2024, soit une hausse de 47 % d’une année sur l’autre. Quant à la production d’anacarde, elle s’est chiffrée, d’après les données de N’kalô, à 1,1 million de tonnes en 2024, soit 42 % de moins qu’un an plus tôt. Certains acteurs affirment déjà que c’est une bonne nouvelle pour les deux filières et pour les producteurs. Par Adaman AGOSSOU