Union africaine : Un nouveau mécanisme pour refinancer la dette des pays africains

(Economia24)-La dette des pays africains s’alourdit et inquiète. Ainsi, le 38e sommet de l’Union Africaine (UA), a adopté un nouveau mécanisme pour soutenir le refinancement de la dette des pays africains. Il s’agit de la création du Mécanisme africain de stabilité financière (AFSM), un dispositif destiné à renforcer la stabilité financière du continent et à soutenir le refinancement de la dette des Etats. Portée par la Banque africaine de développement (BAD), cette initiative a été entérinée lors du sommet de l’UA à Addis-Abeba et annoncée officiellement dans un communiqué de la BAD publié le lundi 17 février dernier. Le nouveau mécanisme vise entre autre vise à répondre aux besoins pressants de liquidités des pays africains pour le refinancement de leur dette. C’est dans un contexte où le service de la dette pèse lourdement sur les finances publiques des pays africains que ce mécanisme a été mis en place et pourrait permettre d’économiser jusqu’à 20 milliards de dollars d’ici 2035, selon la BAD.
« L’Afrique a besoin d’un filet de sécurité régional pour fournir des liquidités de refinancement de la dette à grande échelle et à un coût abordable », a déclaré Akinwumi Adesina, président du Groupe de la BAD.
La BAD estime que les besoins de refinancement de la dette africaine atteindront 10 milliards de dollars par an au cours de la prochaine décennie. L’accès aux marchés financiers internationaux demeure un défi de taille pour les pays du continent, qui doivent faire face à des coûts d’emprunt bien plus élevés que ceux d’autres régions, en raison de la hausse des taux d’intérêt et des primes de risque imposées par les investisseurs. Cette situation a des conséquences directes sur le financement des services essentiels : en 2022, 22 pays africains ont consacré plus de ressources au remboursement de la dette extérieure qu’à la santé, et six pays ont dépensé davantage pour la dette que pour l’éducation.
Pour le moment, bien que le principe ait été validé, les détails techniques du mécanisme et de sa constitution n’ont pas encore été définis. Cependant, il faut préciser ce nouveau mécanisme s’inscrit dans une dynamique plus large de renforcement des instruments financiers du continent. Il vient compléter d’autres initiatives, comme l’augmentation des droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international (FMI) pour l’Afrique, les efforts en faveur d’une meilleure restructuration de la dette ainsi que la création d’une agence de notation africaine.
Par ailleurs, le service de la dette extérieure des pays africains atteindra un montant record de 89,4 milliards de dollars en 2024, ce qui risque de compromettre la capacité du continent à utiliser la marge de manœuvre budgétaire pour investir dans les objectifs de développement durable, selon un rapport publié le 14 novembre 2024 par l’Organisation des Nations unies (ONU).
Un autre rapport Intitulé « World Economic Situation and Prospects 2025 », indique que les stocks globaux de la dette extérieure du continent se sont établis à 1150 milliards de dollars, tandis que le coût du service de la dette a culminé à 163 milliards de dollars en 2024. Par Ousmane YAROU